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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 23:36

Sr-Marie-Simon-Pierre-3.jpgJ'étais atteinte d'une maladie de PARKINSON diagnostiquée en juin 2001, celle-ci était latéralisée à gauche ce qui m'handicapait beaucoup, étant gauchère. La maladie évoluait doucement au début mais, au bout de 3 ans les symptômes s'amplifiaient, accentuant les tremblements, les raideurs, les douleurs, les insomnies... A partir du 2 avril 2005 la maladie me ravageait de semaine en semaine, je me voyais diminuer de jour en jour, je ne pouvais plus écrire, étant gauchère ou si je le faisais, j'étais difficilement lisible. Conduire ne m'était quasiment plus possible hormis sur des trajets très courts car ma jambe gauche connaissait des périodes de « blocage » et la raideur ne facilitait pas la conduite. Il me fallait de plus en plus de temps pour accomplir mon travail. Celui-ci était devenu très difficile, travaillant en milieu hospitalier. J'étais fatiguée et épuisée. 

Après l'annonce du diagnostic, j'avais beaucoup de difficulté à regarder Jean-Paul II à la télévision. Cependant, j'étais très proche de lui par la prière et je savais que lui pouvait comprendre ce que je vivais. De même, j'admirais sa force et son courage qui me stimulaient pour me battre et aimer cette souffrance, car sans amour cela n'avait pas de sens. Je peux dire que c'était un combat au quotidien mais mon seul désir était de le vivre dans la foi et d'adhérer avec amour à la volonté du Père.

A Pâques 2005, je voulais regarder notre Saint Père Jean-Paul II à la télévision car je savais intérieurement que ce serait la dernière fois que je pourrais le voir. Toute la matinée, je me suis préparée à cette rencontre sachant que cela serait très difficile pour moi (il me renvoyait à ce que je serais dans quelques années). Cela était dur pour moi étant relativement jeune. Mais un imprévu dans le service ne me permit pas de le revoir.

Puis, le 2 avril 2005 au soir, nous étions réunies en communauté pour vivre en direct avec ROME la veillée de prière sur la Place Saint Pierre grâce à la chaîne de télévision française du diocèse de Paris (KTO). Avec mes Sœurs, nous avons appris en direct le décès de Jean-Paul II. Pour moi, tout a basculé, c'était l'effondrement, je venais de perdre un ami, celui qui me comprenait et me donnait la force d'avancer.
Dans les jours qui suivirent, je ressentis comme un grand vide mais en même temps j'avais la certitude qu'il était toujours présent.

Le 13 mai, en la fête de Notre Dame de Fatima, le Pape Benoît XVI rend officielle la dispense pour l'ouverture du Procès de Béatification de Jean-Paul II. A partir du 14 mai, mes Sœurs de toutes les communautés de France et d'Afrique ont prié par l'intercession de Jean-Paul II pour demander ma guérison. Elles prieront sans relâche jusqu'à l'annonce de ma guérison.

J'étais à ce moment-là en vacances. Mon temps de repos terminé, je rentre ce 26 mai, complètement épuisée par la maladie. Or, depuis ce 14 mai, un verset de l'Evangile de Saint Jean m'habite : « Si tu crois, tu verras la Gloire de Dieu ».


Le 1er juin, je n'en peux plus, je lutte pour avancer et tenir debout.Sr-Marie-Simon-Pierre-2.jpg


Le 2 juin après-midi, je vais trouver ma supérieure pour lui demander d'arrêter mon activité professionnelle. Celle-ci, me demande de tenir encore un peu jusqu'à mon retour de Lourdes au mois d'août et elle ajoute : « Jean-Paul II n'a pas dit son dernier mot. » Au cours de cette rencontre avec ma supérieure, Jean-Paul II était présent à notre échange, échange qui s'est déroulé dans la paix et la sérénité. Elle me tend un stylo et me demande d'écrire « Jean-Paul II », il est 17 heures. Avec beaucoup de difficultés, j'écris « Jean-Paul II ». Devant l'écriture illisible nous restons un long moment en silence. La fin de la journée se déroule comme les autres.

Après la prière du soir de 21 heures, je repassai par mon bureau puis regagnai ma chambre. Il était entre 21h30 et 21h45. J'ai ressenti alors le désir de prendre un stylo pour écrire. Un peu comme si quelqu'un me disait : « prends ton stylo et écris. » A ma grande surprise, l'écriture était très lisible. Je ne compris pas très bien et je me couchai. Cela faisait exactement 2 mois que Jean-Paul II nous avait quitté pour la Maison du Père. A 4h30, je me réveillais, stupéfaite d'avoir dormi. D'un bond, je sortais de mon lit, mon corps n'était plus endolori, plus aucune raideur et intérieurement je n'étais plus la même.

Puis, un appel intérieur, une force me poussait à aller prier devant le Saint-Sacrement. Je descendis à l'oratoire. Je priais devant le Saint Sacrement. Une grande paix m'enveloppait, une sensation de bien-être. Quelque chose de trop grand, un mystère difficile à expliquer avec des mots. Ensuite, toujours devant le Saint-Sacrement, je méditais les mystères lumineux de Jean-Paul II.

Puis, à 6 heures, je suis sortie pour rejoindre mes sœurs à la Chapelle pour un temps d'oraison suivi de l'Eucharistie. J'avais environ 50 mètres à parcourir et là je me suis aperçue que mon bras gauche balançait à la marche contrairement à d'habitude où celui-ci restait immobile le long de mon corps. Je remarquais aussi une légèreté dans tout mon corps, une souplesse que je ne connaissais plus depuis longtemps. Au cours de cette Eucharistie, j'étais habitée par une grande joie et une grande paix. C'était le 3 juin, fête du Cœur Sacré de Jésus. A la sortie de la messe, j'étais convaincue que j'étais guérie... ma main ne tremblait plus du tout. Je partis écrire de nouveau et à midi j'arrêtai brutalement tous mes médicaments.

Le 7 juin, je me suis rendue comme prévu chez le neurologue qui me suivait depuis 4 ans. Celui-ci a constaté avec surprise la disparition de tous les signes alors que je ne prenais plus de traitement depuis 5 jours. Dès le lendemain, ma supérieure générale a confié notre action de grâce à toutes les communautés. Toute la congrégation a alors commencé une neuvaine d'action de grâce à Jean-Paul II.


Cela fait maintenant 10 mois que j'ai cessé tout traitement. J'ai repris une activité normale, j'écris sans aucune difficulté, je conduis de nouveau et sur de très longues distances. Je peux dire que cela est comme une seconde naissance, une nouvelle vie car rien n'est plus comme avant.

Aujourd'hui, je peux dire qu'un ami est parti loin de notre terre et est cependant si proche maintenant de mon cœur. Il a fait grandir en moi le désir de l'adoration du Saint Sacrement. Et l'amour de l'Eucharistie qui ont une place primordiale dans ma vie de chaque jour.
Ce que le Seigneur m'a donné de vivre par l'intercession de Jean-Paul II est un grand mystère difficile à expliquer avec des mots, tellement c'est grand, tellement c'est fort ...mais rien est impossible à Dieu.

Oui, « si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ».

Sœur Marie Simon-Pierre

(Témoignage partagé avec la cause de béatification de Jean-Paul II)

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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 15:22

Sebastian Gozdziejewski :

Une Vocation qui a grandi dans les pas de Jean-Paul II

Quelquefois je me pose cette question : dans le Tarn il y a 28 secteurs paroissiaux, si chacun d’eux pouvait accompagner un seul jeune qui désire devenir prêtre…nous serions sauvés ! Sebastian.JPG

Avant toute chose, je voudrais vous partager mon témoignage.  En 1994, j’étais tombé amoureux d’une jeune fille et c’était réciproque. Nous étions dans la même classe au lycée. Je veux vous dire que cette aventure s’est déroulée dans mon pays natal, c’est à dire en Pologne. Mais je suis convaincu que l’amour entre les hommes est la même dans tous les pays du monde ! Un jour, cette jeune fille m’invite à l’accompagner  à la messe, pendant le carême. J’y ai rencontré un jeune prêtre pendant plusieurs jours. Avant cette  période, j’étais assez éloigné de la vie de l’Eglise même si j’avais reçu tous les sacrements. Je ne m’étais jamais engagé dans un mouvement ecclésial. J’avais davantage l’impression d’être devant la porte que dans l’Eglise.

Pourtant, après d’avoir vécu cette expérience spirituelle très forte, pendant l’enseignement de ce prêtre et bien accompagné par mon amour de jeunesse, j’ai reçu une invitation pour les vacances à participer à un séjour en  montagne dans les Carpates. C’était  organisé par le Service de Vocations.  J’ai donc participé à cette session, mais au retour, j’ai pourtant laissé tomber cette démarche.

En 1995, en Pologne, a Gdansk,  il a fait  un hiver très froid. Pourtant, au début du printemps,  je ne alors que je suivais des cours en ville,  j’ai ressenti une voix intérieure très forte que m’a touché le cœur, l’intelligence et jusque dans mes  émotions : « Rentre a l’Eglise que tu vois ! »  Bien !? 

Je suis entré dans cette église qui porte le titre St François Xavier.  Je me suis trouvé devant le Seigneur pendant l’adoration eucharistique : devant cette petite hostie,  je suis resté longtemps… Je ne me suis même pas rendu compte que plusieurs heures se sont écoulées,  tellement cette expérience a  été forte. Je savais quand même une chose : c’est le Seigneur qui m’appelait : «Rentre à l’Eglise ! Deviens mon disciple ! » 

 


059.JPGIl m’a donc fallu me résoudre : je devais avouer à ma copine que j’avais trouvé un amour plus grand que le nôtre. Bien sûr, ça n’a pas été du tout facile mais comme c’était une fille qui avait une foi profonde, elle a quand même compris.

 Je suis donc rentré au séminaire à Cracovie, à l’époque où  Jean Paul II était encore Pape, lui qui avait été  évêque de Cracovie,  quelques années auparavant. Le témoignage d’amour et de foi de ma copine, qui a fondé sa famille un peu plus tard,  l’exemple de vie sacerdotale de ce grand Pape polonais…  Tout cela m’a encouragé de continuer ma mission en répondant au Seigneur : devenir prêtre, simple serviteur du Christ.  J’ai été ordonné prêtre à Cracovie, jour de l’anniversaire de Jean Paul II le 18 mai 2002. 

Quelques mois après mon ordination, alors que j'avais envisagé de partir en Afrique comme missionnaire,  j'ai rencontré deux évêques français dans ma paroisse natale. Il existait un jumelage entre une ville de France et de Pologne. Ils m'ont raconté qu’en France, il y a des diocèses où aucun nouveau prêtre n’a été ordonné depuis plusieurs années et qu’on pouvait  être missionnaire, même en Europe. J'ai répondu à cet appel et depuis 5 ans ! Je suis venu rendre un service pastoral pour le diocèse d'Albi.

Alors ! Jeune homme ose répondre, si le Seigneur t’appelle ! Écoute bien ! Sa voix étonne et invite chaque jour !

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 23:50

 Le Père Daniel Rigaud, prêtre du diocèse d’Albi en mission pour 3 ans en Argentine, raconte pour notre revue «Vocation» son expérience de missionnaire...

 

 

  • Envoyé, accueilli, entre 2 mondes

 

Après presque un an en Argentine, il me semble que j’ai un peu plus de recul pour partager mon expérience à mes compatriotes du diocèse d’Albi. Le temps d’un article, je me propose d’approfondir un peu le sens de la mission, le sens profond de l’appel par Dieu pour une terre qui n’est celle de sa naissance, pour une aventure «au loin».

 

  • Vivre le choc des cultures :

 Cérémonie avec l'ambassadeur de France à Buenos Aires

Ce qui marque, ce qui choque, ce qui s’imprime dans la mémoire les premiers jours ou les  premiers mois dans un  pays étranger, c’est ce qui fait la plus grande différence entre 2 cultures : je me rappelle l’étonnement devant toutes les grilles de chaque maison, celles-ci paraissant des prisons ; l’état des voitures (dont le contrôle technique parait dater  de 30 ans au moins), les chiens dans la rue qui aboient toute la nuit, la nourriture beaucoup plus frugale (un plat principal et unique), mais aussi l’accueil et l’attention des argentins, leur ouverture à la discussion quelque soit l’endroit et le moment de la journée, leur foi simple et très «corporelle» (toucher les statues, se faire bénir ou faire bénir des objets de piété)... Tant de choses qui étonnent, amusent, énervent, mais surtout montrent que l’on a vraiment changé de pays...

Ici aussi Dieu est présent, de manière plus perceptible (les gens se signent en passant devant une église, que ce soit à pied, en moto ou en voiture), l’Eglise est en dialogue avec l’Etat de manière plus conflictuelle que chez nous, car elle a plus prise sur la vie réelle des argentins... Les gens ne sont pas plus pratiquants, mais ils sont plus marqués par l’Evangile.

 

  • Se découvrir français

 

Vivre à l’étranger, c’est aussi prendre un peu de recul sur sa propre histoire, voir son pays autrement : la question de l’immigration qui prend ici un tout autre sens, la manière très rationnelle de penser les choses (et même la foi), qui de loin paraît un peu manquer de «corps», 

Découvrir le sérieux français, la droiture par rapport à la parole donnée, la capacité à donner des leçons, la vision souvent assez pessimiste (on râle !)...

C’est aussi rencontrer ceux qui ont fait le même chemin que moi, français qui ont souvent choisi de venir en Argentine pour le travail, famille jeune et pleine d’enfants, ou français qui se sont ancrés dans un pays qu’ils ont appris à aimer : avec eux, je célèbre à la paroisse française, et je découvre la vie d’expatrié...

 

  • S’insérer dans un pays, une culture, une quartier

 

Avec le temps, j’ai pris un peu plus de recul, pour découvrir un peu plus en profondeur ce peuple (quelques voyages m’y ont aidé aussi) : j’avoue être étonné par ce mélange à majorité d’origine européenne (on a vraiment l’impression d’être en Europe...), et les peronnes un peu plus «typées» ; la dimension du pays aussi, qui laisse la place à chacun, sauf dans les 5 grandes villes...

 


  • Vivre à l’Arche

 

La communauté de l’Arche (communauté, fondée par Jean Vanier, qui accueille des personnes handicapées) elle, est la même partout : la vie au jour le jour avec des personnes «autrement capables» est un trésor, un don que Dieu me fait pour découvrir sa présence dans les pauvretés : les miennes, celles de l’histoire de chacun, celle du rejet d’une famille, de familles d’accueil, d’institutions...

 

 

Bien Soiree-a-la-communaute-de-l-Arche.JPGsûr, il faut structurer, faire grandir et annoncer, il y a aussi des crises et de vraies difficultés ; bien sur, je prends ma place dans l'annonce de l’Evangile, dans la prière quotidienne ; pourtant, j’ai l’impression de lire l’Evangile à livre ouvert, chaque jour : n’est-ce pas cela, être missionnaire ?

Je rends donc grâce à Dieu pour cette chance de vivre ce moment de ma vie de prêtre, éloigné sans être séparé de mon diocèse, toujours amoureux de ma terre natale, et engrangeant ce qui, je l’espère, permettra de faire grandir ma propre Eglise lors de mon retour, dans 2 ans...

 

 

Daniel RIGAUD
Tiradentes 1542, Boulogne (1609)
Buenos Aires - Argentina

Site internet : http://www.elarcaargentina.org/

blog : http://abbedaniel.over-blog.com/


Pour recevoir la lettre de Daniel par internet : envoyer une demande de courrier à ojlvergnes@neuf.fr

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30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 23:46

 En 1939, le diocèse d'Albi comptait 519 prêtres, c'est énorme ! Par rapport aux 110 d’aujourd’hui. Cependant ils étaient déjà 161 de moins que 20 ans plus tôt .La baisse allait-elle continuer, s'amplifier ? En 1926, Mgr Cézerac créa la « Confrérie de Marie Reine du clergé » association de prière pour les vocations .Il demandait que le sujet soit abordé chaque année et dans chaque paroisse lors des journées d’adoration.

Mgr Puech, ancien supérieur du Petit séminaire de Castres, en prit la direction quand il devint évêque auxiliaire de Mgr Moussaron en 1947 .Il créa alors un bulletin au service des vocations : « La relève. »

pele-diocesain-a-Lourdes-en-aout-2008.jpg


En 1952 Mgr Puech quitta le diocèse pour l'évêché de Carcassonne .C'est alors que le « service des vocations «  comme l'on dit  aujourd'hui fut confié au Père Gilbert Cugnasse. Celui-ci s'engagea avec toute sa foi dans cette mission et pour plus de 20 ans...

 

 

Les vocations

 

 

Il a dû passer dans la presque totalité des paroisses du diocèse lors des journées d'adoration .La veille au soir, on rassemblait les parents pour un temps de réflexion, l'après midi les enfants et bien sûr la prédication lors de la messe permettait de toucher un large auditoire au moins dans le rural. Le repas d'adoration au presbytère était l'occasion pour Gilbert de raconter de savoureuses histoires, souvent nourries d'anecdotes proposées par tel ou tel confrère. Convivialité, amitié et prière.

Ce furent des temps forts prolongés par les affichettes laissées au curé avec des slogans comme la phrase bien connue du Curé d'Ars : »Laissez une paroisse sans prêtre, dans 20 ans on y adorera les bêtes. »

 

Les retraites


Un deuxième chantier fut celui des retraites avant la première communion, la profession de foi, la confirmation. Il en a animé des centaines jusque dans les collèges secondaires, à Ste Marie d'Albi par exemple, encore dans les années 1990. Dans ce cadre, sa pédagogie s'enrichissait du concours de projections sur « les martyrs de l'Ouganda « ou bien « Isaac Jogues » martyr en pays Iroquois etc.

Puis est venue l'ère du parlant avec des films qui sont encore dans la mémoire de beaucoup : « La bataille du clocher »,  « Marcellino pane y vino ». Tout cela respirait l'héroïsme et les commentaires de l'animateur y contribuaient .Mais  il fallait compter aussi avec la joie et la détente puisque tout cela alternait avec des « Charlot » et des jeux de ballon …

 


Les écoles

 

Le troisième chantier était celui des écoles, les séminaires : St Sulpice où il a habité quelque temps, Valence, St Joseph, Barral, et surtout Pratlong qu'il a dirigé pendant plus de 20 ans .Il essayait d'orienter vers l'une ou l'autre de ces maisons des enfants que des prêtres lui avaient signalés .Restait à décider l'enfant et la famille pour l'aventure de l'internat ; de multiples visites à domicile étaient parfois nécessaires.

 Gilbert-Cugnasse.jpg

 

Les retraites de servants d'autel à Pratlong l'aidaient à découvrir les enfants puisqu'il les interrogeait individuellement sur leurs projets pour l’avenir.

Mon frère a poursuivi ces chantiers même quand d'autres comme Paul Cros ont pris la responsabilité du service des vocations .Les enfants étaient le terrain préféré de son cœur, persuadé qu'il faut parler très tôt et semer dans les jeunes années .Cette pastorale ne faisait pas l'unanimité .Il fallait aller à contre courant d'une profonde mutation culturelle et des crises qui autour de 1968 ont remis en question le statut du prêtre etc...

Celui qu'un confrère malicieux surnommait amicalement le « Lévrier du Seigneur « a certes souffert de sembler courir en vain .Il avait pour lui l'attachement des enfants et l'accueil chaleureux de beaucoup d'anciens de Pratlong, en particulier.

 

Il avait surtout pour lui sa foi .Il semait, Dieu ferait le reste à son heure …

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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 23:19
Vieillir sans devenir vieux est un art.
Lorsque j'étais petite, j'étais vieille. aujourd'hui, je suis "jeune". La peur fait vieillir, la liberté rajeunit. On m'a demandé d'écrire quelques lignes concernant la vieillesse : lorsqu'on attend un certain âge, on se sent inutile. en effet, je pensais que plus rien ne m'était possible, sinon vivre entre mes 4 murs, sans rien faire. j'ai découvert la jeunesse grâce à beaucoup de témoins de l'Évangile autour de moi.
J'ai vécu un grand nombre d'année sous le régime de la peur. Peur du péché mortel, peur de Dieu, peur de l'enfer, peur du système...
un jour, tout a basculé. lé découverte d'un Dieu humain, d'un Dieu amour m'a soudainement rajeuni.
La prière, les lectures, les sacrements et le don aux autres, voilà ce qui m'aide à rester jeune. La vieillesse, malgré les défaillances du corps, peut-être une jeunesse continuée. Il suffit de rester ouvert au monde, de jeter un regard sur ses frères, un regard d'amour.
Aimer et se savoir aimé, voilà qui rend jeune. Lorsqu'on approche des 90 ans, que peut-on faire ? Grader le sourire, accueillir avec bonheur les personnes  qui vous visitent. Lorsqu'on ne souffre pas trop, rendre service, faire plaisir... Il y a mille façons de se donner tout en étant chez soi.
St Paul incite les chrétiens à "renouveler l'homme intérieur de jour en jour, à mesure que l'homme extérieur s'en va en ruine" ( Deuxième lettre aux corinthiens 4, 16). Voilà le secret de l'éternelle jeunesse !
Je prie chaque jour, et même plusieurs fois par jour, pour que le Seigneur m'envoie son Esprit-Saint, et m'accorde la force d'accepter la souffrance et la plonger dans celle du Christ sur la croix.

Angèle Bruyère - St Sulpice
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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 21:49

Le Père Daniel Rigaud, actuellement vicaire dans le secteur paroissial d’Albi-Sud et accompagnateur des aumôneries de l’Enseignement public, est parti début janvier 2010 comme prêtre Fidei donum en Argentine. Il œuvrera au sein d’une communauté de l’Arche de Jean Vanier. Une autre manière d’être « don de Dieu »…

 

Je me souviens très bien de notre évêque évoquant le diocèse d’Albi et disant qu’un diocèse n’est jamais aussi riche que quand il donne, que savoir donner est un signe évangélique. Je me souviens aussi de ce confrère qui, après que l’on se soit apitoyé sur le manque de prêtres chez nous, disait qu’il était seul curé au Venezuela dans une paroisse de 100 000 habitants...

 

La mission, ce n’est pas partir : c’est ressentir un appel

 

Cet appel a retenti en moi auprès de René, une personne avec un handicap mental qui, chaque matin, quand je venais le chercher, me prenait dans ses bras et me serrait contre lui avec une joie incroyable. Il me donnait tout ! Pour lui, j’étais quelqu’un. Grâce à lui, j’ai compris que l’amour doit être total, fidèle, entier. C’était il y a quinze ans à la communauté de l’Arche, fondée en 1964 par Jean Vanier à Trosly (Oise). Cette expérience d’un an comme assistant a marqué ma vie d’homme et de prêtre. Très vite j’ai eu le désir de servir Dieu au sein de l’Arche. Ce désir a accompagné mon temps au séminaire, mon ordination et les débuts de mon ministère. Cette proximité pour les personnes avec un handicap, ce goût de leur être proche m’a encore accompagné au cours des JMJ de Rome en 2000 avec quinze personnes handicapées, lors du pèlerinage de Foi et Lumière à Lourdes en 2001, lors de la fondation dans le Tarn de ce même mouvement en 2002 et enfin dans mon accompagnement de jeunes sourds au Bon-Sauveur d’Albi.Villefranche-de-Rouergue-mars-2006.JPG

 

C’est ainsi que j’en suis venu à proposer ce projet à Mgr Carré, ainsi qu’aux instances de l’Arche. Cela fait cinq ans maintenant qu’il est sur les rails. Je sais que s’il aboutit, ce ne sera pas à cause de ma volonté, mais par la grâce de Dieu. Aussi, je ne me suis pas pressé. Ce n’est pas une fuite de la réalité de l’Église d’ici, dans le Tarn. Je le vois comme un enrichissement, un départ pour revenir plus riche, plus pleinement moi-même, plus au service de Dieu dans l’Église qui est à Albi.

 

L’Église vit des bouleversements qui, me semble t-il, appellent des changements profonds. Or je ne vois pas clair dans cette situation. Cet appel à aller enrichir mon expérience de prêtre auprès d’une autre culture, dans un autre pays entend m’aider à acquérir une fidélité plus grande à l’Évangile ici, dans le diocèse d’Albi.

 

La mission : un envoi

 

Je ne pars pas, je suis envoyé : envoyé par une paroisse, où j’ai servi cinq ans ; envoyé par des groupes de jeunes que j’ai accompagnés (aumônerie, scouts, pélé jeunes à Lourdes...) et qui m’ont donné beaucoup de joie ; envoyé par un diocèse comme un don pour d’autres ; envoyé par l’Église dans le monde pour l’enrichir d’un témoignage différent, étranger dans un peuple avec son histoire, ses joies et ses peines.

 

Je suis envoyé tout comme l’ont été Émilie de Vialar, Théodoric Balat, Mgr Verdier, Jean Cros, Pierre Pradelles, Jean-Marc Vigroux... et bien d’autres confrères qui sont déjà dans l’autre monde ou encore vivants, et comme, je l’espère, d’autres le seront encore… Oui, après moi, je l’espère, il y en aura d’autres, laïcs, religieuses, religieux, prêtres d’une Église qui donne à temps et à contretemps.

 

Je pars pour apprendre combien les pauvres sont le cœur de l’Église. Non pas dans une condescendance du riche vers le pauvre, mais dans un compagnonnage, parce que « toute personne est une histoire sacrée ». Dieu a placé dans celui qui est pauvre extérieurement, des trésors d’amour qui sont Bonne Nouvelle pour l’Église d’aujourd’hui.

 

Père Daniel Rigaud

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 21:46

Claude-Cugnasse0228_1.JPG

En 1976, j’étais à Paris au Service national des vocations. À cette époque, depuis une dizaine d’années, beaucoup de prêtres et de religieux quittaient le service qu’ils assuraient dans l’Église. Cela intriguait les journalistes. J’ai souvent été interrogé à ce sujet et ce d’autant plus que ma propre responsabilité me donnait de connaître des jeunes qui envisageaient de devenir prêtres ou religieux. J’ai même publié, à l’époque, un petit livre avec leurs témoignages : Des fous de Dieu. Un jour à la fin d’une interview, le journaliste s’attardait chez moi. Au moment de franchir la porte, il me dit : « Vous avez de la chance. Tout le monde parle de ce qui se démolit dans l’Église ; vous, vous voyez ce qui pousse ! » Oui, mon ministère d’alors fut une joie, je découvrais des bourgeons.

 

Aujourd’hui, en 2009, il y a toujours des bourgeons. J’écris ce texte le 26 septembre. Demain, à Castres, Charles-Yves Peronne est ordonné diacre permanent. Désormais, le diocèse d’Albi compte douze diacres. Ils ont bourgeonné depuis 1976, tout comme les quelque quatre-vingt laïcs chargés de missions dans le Tarn. Je suis heureux qu’ainsi se dessine peu à peu le visage d’une Église plurielle. En ce sens que, beaucoup plus qu’autrefois, se manifeste la diversité des vocations. C’est une grande joie pour le prêtre, pour moi et pour beaucoup d’autres d’aider un homme, une femme à développer et à engager en Église les richesses de son baptême.

 

Puis-je enfin me risquer à suggérer la joie que peut connaître un prêtre lorsqu’il accompagne une famille en deuil ? Récemment, je célébrais les obsèques d’un homme de 58 ans dans une famille peu pratiquante. À la sortie de l’église, le fils du défunt s’est avancé vers moi et, sans un mot, m’a embrassé. Je suis resté muet, surpris. Pourquoi ce geste ? Au cœur de la célébration, diverses interventions avaient évoqué le passé du défunt, sa vie pleinement remplie. Avec l’Évangile, avec les Paroles de Jésus, en tant que prêtre, j’ai essayé de leur parler de l’avenir, de ce qui dépasse tellement le cimetière. Voilà une joie de prêtre : faire naître ou fortifier l’Espérance.

 

Père Claude Cugnasse

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 21:45

Louis Debon et Pierre-André Vigouroux sont tous les deux diacres en vue du sacerdoce. Ils exercent leur ministère respectivement dans le secteur paroissial de Réalmont et dans celui de Castres-Nord. Se préparant à être prochainement ordonnés prêtres, ils nous font part de leurs réflexions sur le sacerdoce et de leur joie à se donner entièrement au Christ et aux frères.

 

Normalement, dans quelques mois, vous deviendrez prêtres. Qu’est-ce qui a été déterminant dans votre cheminement ?

Louis : J’ai été élevé dans une famille chrétienne et plus particulièrement dans le Renouveau charismatique. C’est dans le Renouveau que j’ai reçu les premières grâces de conversion, mais, comme en amour, ce n’est pas le coup de foudre qui fait tout ! Des retraites ignatiennes ont jalonné mon parcours. À la suite de la première retraite, à 19 ans, après le BTS, je suis entré dans la vie religieuse. Cela a duré deux ans. La deuxième retraite, à 22 ans, au centre du Haumont, a été déterminante. Il y a eu aussi des figures marquantes. Ainsi le Père Guy Lepoutre qui m’a aidé à avoir confiance en moi, car j’avais plus de peur que de courage pour avancer. D’une certaine manière, il a eu plus confiance en moi que moi-même !

Pierre-André : Ce sont deux expériences d’Église qui m’ont marqué : le scoutisme avec la B.A. (le service du frère, la mise en œuvre concrète de la prière scoute « Apprenez-nous à être généreux ») et le service de l’autel pour la dimension de la prière et du service de Dieu. J’ai aussi été marqué par le visage d’un prêtre de paroisse, proche des gens. « Apprenez-leur à être chrétiens », disait-il inlassablement aux catéchistes ! Le SDV m’a aidé à enraciner ce désir dans la prière. J’ai aussi été marqué par la figure de saint François d’Assise, par la joie qu’il y a à partager, par la simplicité, le service… Enfin, dans l’Évangile, il y a des paroles qui me guident : « Allez deux par deux… Ne prenez rien pour la route… Annoncez le Royaume… Priez le Maître de la moisson. »

 

Comment voyez-vous la mission du prêtre aujourd’hui ?

Louis : Ce qui est fondamental pour moi, c’est d’être «tout à tous ». Au milieu des gens si variés, avec des sensibilités si différentes, comment arriver à rejoindre chacun là où il en est, sans pour autant être un caméléon ? Comment, en particulier, rejoindre les gens qui sont les plus vulnérables sur le plan humain, psychologique ou ecclésial ?

Pierre-André : « Dieu a tant aimé le monde… » Je pense qu’avec cette parole de Jésus, nous avons à rejoindre le monde sans en avoir peur. Dans ce monde, il y a des choses qui méritent d’être aimées. On peut rejoindre ce monde, on peut lui apporter une espérance et une joie. Les prêtres sont donnés pour la joie du monde. Voilà leur mission !

 

Qu’est-ce qui peut aujourd’hui donner envie à un jeune de devenir prêtre ?

Pierre-André : Paradoxalement, ce n’est pas la quantité de travail ou l’exigence du célibat qui peuvent bloquer, mais l’image véhiculée du prêtre. Par exemple, j’ai entendu : « Vous êtes bien jeune pour être prêtre ! » Comme s’il fallait être vieux pour être prêtre ! Du coup, on peut se poser deux questions : est-ce que les prêtres témoignent assez du bonheur qu’ils ont d’être prêtres ? Est-ce que les gens donnent vraiment envie de collaborer avec un prêtre ? On parle souvent du prêtre en termes de besoin. On oublie que le sacerdoce est un don. Il est réponse à un appel, à l’appel venant du Cœur du Seigneur et du cœur de l’Église. C’est un appel au bonheur dans la suite de l’appel du baptême. Et c’est un appel à partager ce bonheur à la communauté. On est bien loin d’un simple besoin…

Louis : Au début de mon cheminement, j’ai voulu garder la perspective du mariage, par peur de ne pas avoir toutes les possibilités de bonheur. Au cours de ma première retraite, j’ai compris que ce que Dieu voulait pour moi, c’était mon bonheur. « S’il veut mon bonheur, alors je ne dois pas me bloquer ! », me suis-je dit. C’est ce qui m’a permis de répondre à son appel avec une plus grande disponibilité : « Seigneur, où tu veux, quand tu veux et comme tu veux ! ». À partir de tous ces possibles, au cours de la deuxième retraite, j’ai eu la surprise de voir émerger la question du sacerdoce avec cette phrase de l’Évangile de saint Jean, qui résonnait de manière inattendue en moi : « Pais mes brebis. » J’ai répondu avec des choix posés à la mesure du discernement. La dimension intérieure de l’appel est également confirmée par la communauté. Aujourd’hui, plus je pose de pas, plus j’avance, plus je me sens à ma place, en phase avec moi-même et avec Dieu.

 

Comment recevez-vous l’Année sacerdotale, lancée par Benoît XVI ?

Louis : Comme un appel à mettre en valeur le sacerdoce ministériel. Je vois deux écueils à éviter : l’isolement du sacerdoce ministériel jusqu’à en faire un en-soi ou bien la réduction du sacerdoce ministériel au sacerdoce commun des fidèles. La circularité entre les deux, la complémentarité entre les deux sacerdoces sont nécessaires.

Pierre-André : À travers l’exemple du Curé d’Ars, au-delà de l’image qui peut faire réagir, je pense au don que font depuis les origines tous les prêtres au Christ-Tête et au Christ-Corps. Je reçois cette Année sacerdotale comme un appel à mettre en valeur cette disposition intérieure que le Christ nous invite à vivre depuis deux mille ans : le don de soi. Les laïcs aussi sont invités au don de soi, à vivre la fidélité à ce don. Chaque baptisé a à se donner et à vivre fidèlement le don de soi. C’est un enrichissement mutuel.

 

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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 23:00


En 1976, j’étais à Paris au Service national des vocations. À cette époque, depuis une dizaine d’années, beaucoup de prêtres et de religieux quittaient le service qu’ils assuraient dans l’Église. Cela intriguait les journalistes. J’ai souvent été interrogé à ce sujet et ce d’autant plus que ma propre responsabilité me donnait de connaître des jeunes qui envisageaient de devenir prêtres ou religieux. J’ai même publié, à l’époque, un petit livre avec leurs témoignages : Des fous de Dieu. Un jour à la fin d’une interview, le journaliste s’attardait chez moi. Au moment de franchir la porte, il me dit : « Vous avez de la chance. Tout le monde parle de ce qui se démolit dans l’Église ; vous, vous voyez ce qui pousse ! » Oui, mon ministère d’alors fut une joie, je découvrais des bourgeons.

 

Aujourd’hui, en 2009, il y a toujours des bourgeons. J’écris ce texte le 26 septembre. Demain, à Castres, Charles-Yves Peronne est ordonné diacre permanent. Désormais, le diocèse d’Albi compte douze diacres. Ils ont bourgeonné depuis 1976, tout comme les quelque quatre-vingt laïcs chargés de missions dans le Tarn. Je suis heureux qu’ainsi se dessine peu à peu le visage d’une Église plurielle. En ce sens que, beaucoup plus qu’autrefois, se manifeste la diversité des vocations. C’est une grande joie pour le prêtre, pour moi et pour beaucoup d’autres d’aider un homme, une femme à développer et à engager en Église les richesses de son baptême.

 

Puis-je enfin me risquer à suggérer la joie que peut connaître un prêtre lorsqu’il accompagne une famille en deuil ? Récemment, je célébrais les obsèques d’un homme de 58 ans dans une famille peu pratiquante. À la sortie de l’église, le fils du défunt s’est avancé vers moi et, sans un mot, m’a embrassé. Je suis resté muet, surpris. Pourquoi ce geste ? Au cœur de la célébration, diverses interventions avaient évoqué le passé du défunt, sa vie pleinement remplie. Avec l’Évangile, avec les Paroles de Jésus, en tant que prêtre, j’ai essayé de leur parler de l’avenir, de ce qui dépasse tellement le cimetière. Voilà une joie de prêtre : faire naître ou fortifier l’Espérance.

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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 22:53

Antoine Pasquier était jusqu’à ces dernières semaines journaliste à « L’Écho du Tarn », qu’il a laissé pour un hebdomadaire de Normandie. Dans ces lignes qu’il a écrites au moment de quitter le Tarn, il livre un regard d’espérance sur l’Église et sur le prêtre, « le plus beau des cadeaux » fait par Dieu à une communauté. C’est le regard à la fois du journaliste et du chrétien engagé.

 

 

Posséder un regard extérieur et une vue d’ensemble sur une institution et son évolution n’a rien d’un exercice aisé. Le journaliste, sur ce point, sait de quoi il parle. Toujours soucieux de refléter au mieux la réalité du monde, il lui faut chercher quotidiennement, dans son travail sur le terrain, des signes annonciateurs d’un mouvement de fond. Et l’Église catholique, par définition universelle, est probablement l’institution la plus délicate à observer. Pourtant, un faisceau d’indices, relevé au sein de notre diocèse comme dans le reste de la France, permet de dégager quelques perspectives optimistes sur l’avenir de l’Église malgré toutes les difficultés que celle-ci rencontre dans une société sécularisée.

 

 

Le film du cinéaste allemand Philip Gröning, « Le Grand Silence », illustre brillamment deux de ces indices. En filmant six mois durant la vie des moines de la Grande Chartreuse, le réalisateur a rendu compte certes d’un quotidien peu connu du grand public, mais il a surtout montré au monde la fidélité d’hommes de notre époque à une tradition vieille de 900 ans et ce, par l’intermédiaire de deux médias : la caméra et le cinéma. Ainsi, à l’exemple de Philip Gröning – qui n’est pas le premier en la matière –, l’Église et ses membres commencent à maîtriser, avec un certain talent souvent, les nouveaux moyens de communication nécessaires à la diffusion de la Bonne Nouvelle. La multiplication des sites internet des diocèses, mouvements et services, les propositions de formations et de prières en ligne, la mise à disposition de conférences audio ou de vidéos, la prolifération de blogs réalisés par des prêtres ou des laïcs, la qualité tant sur le fond que sur la forme des médias catholiques sont autant d’exemples qui illustrent cette capacité de l’Église à utiliser les outils de son temps.

 

Le choix du cinéaste Outre-Rhin de mettre sur grand écran le silence des Chartreux n’est pas mu, après réflexion, par quelque forme de voyeurisme. D’ailleurs, si les moines ont mis tant de temps à donner leur accord – quinze ans ! – c’est parce qu’ils avaient saisi, malgré leur isolement, le besoin pressant des hommes de renouer avec un silence « priant », un silence bruyant d’actions de grâce et de ferventes prières. Et en y regardant de plus près, force est de constater que les oraisons personnelles ou en couple connaissent un nouveau souffle, que les adorations du Saint-Sacrement font leur apparition ou réapparition dans les paroisses, que des monastères « invisibles » se créent un peu partout en France, portant dans leur prière le souci de l’appel à la vocation. Mais ce retour au silence, ce souhait de se déconnecter du monde pour se recentrer vers l’Essentiel et s’y ressourcer, n’est pas synonyme d’une Église morne et triste. Bien au contraire, les jeunes dits de la génération Jean-Paul II et des JMJ l’ont bien compris. Puisant l’amour du Christ dans ces instants précieux, ils en ressortent débordants de joie, de charité et d’espérance. Et c’est là qu’ils mettent en pratique la parole du Christ, reprise par le pape polonais : « N’ayez pas peur ! », les invitant à témoigner de leur foi et à s’investir au service de l’autre.

 

Témoigner et servir, voilà deux autres signes positifs de l’action de l’Église dans le monde. Pour aider les catholiques, mais aussi tous les hommes de bonne volonté, les papes successifs, depuis Léon XIII et surtout Jean-Paul II et Benoît XVI, ont développé un corpus de principes fondamentaux : la doctrine sociale de l’Église. En fixant des orientations maîtresses dans tous les domaines structurant la société moderne (politique, économie, social, travail, environnement, respect de la vie…), le Magistère invite les hommes à prendre leur responsabilité et à s’engager au service d’une société plus juste, plus soucieuse du respect de la dignité de toute personne humaine et ouverte au mystère de Dieu. Et c’est cette vision de l’Homme, debout, pétri de charité, répondant à sa pleine vocation d’imago Dei, qui fait aimer cette Église et qui pousse toujours plus « à donner sa vie pour ceux que l’on aime ». Il est urgent, comme le pense de nombreux prêtres, que cette doctrine sociale soit connue et mise en application. « La doctrine sociale de l’Église est annonce de la vérité de l’amour du Christ dans la société », écrit Benoît XVI dans l’encyclique Caritas in veritate.

 

Cette annonce, le prêtre la porte aussi dans son ministère mais d’une manière pleinement incarnée. Toute sa personne, corps et âme, est consacrée pour répandre l’amour révélé et réalisé par le Christ. Cette vocation est exigeante et courageuse, car décidée fermement avec le cœur. Et c’est en cela qu’elle est belle. Dans toute vocation, mais singulièrement dans la vocation sacerdotale, il faut savoir se perdre un peu pour mieux se donner à Dieu et l’autre. Se vider de son amour-propre pour se remplir de son Amour. C’est en cela qu’un prêtre ne se résumera jamais à un fonctionnaire de Dieu, à un chef de réunion ou à un administrateur de paroisse. Il est avant tout un prieur qui rend grâce, un confesseur qui prodigue le pardon de Dieu, un père qui écoute et qui conseille, un ministre qui répand l’amour du Christ à travers les sacrements et tout particulièrement l’Eucharistie. Le prêtre est don total. Oserais-je le dire ? C’est, pour moi, le plus beau des cadeaux qu’une communauté puisse recevoir de Dieu.

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