Renouveler la vraie identité du sacerdoce, susciter une conscience missionnaire des prêtres : deux des enjeux de l’Année sacerdotale pour le cardinal Cláudio Hummes. Extrait d’un discours prononcé le 21 septembre dernier, lors d’une rencontre avec les nouveaux évêques du monde réunis à Rome.
Cette année spéciale a été convoquée par le Saint-Père en faveur des prêtres, en raison de leur caractère irremplaçable et de leur importance dans l’Église. Comme tels, ils ont aujourd’hui particulièrement besoin de soutien et de renouvellement spirituel et pastoral. (…) Le Saint-Père désire, avec une grande attention cordiale, que cette Année sacerdotale soit bien reçue et bien mise en œuvre par les évêques dans leurs diocèses. Nos prêtres ont besoin d’être aimés et soutenus dans leur vocation et dans leur mission, avant tout par leur propre évêque et par leur communauté. Ils veulent être reconnus pour ce qu’ils sont et pour ce qu’ils font. Ils ont aussi besoin d’être aidés et orientés pour renouveler dans leurs cœurs la vraie identité du sacerdoce et le vrai sens du célibat. Dans ce contexte, il sera décisif de renouveler et de renforcer leur spiritualité presbytérale, dont le fondement est d’être de véritables disciples inconditionnels de Jésus Christ, Lui qui se les est configurés comme Tête et Pasteur de l’Église. Pour cet art d’être disciple, si déterminant dans leur vie, ce qui sert beaucoup aux prêtres, c’est l’écoute et la lecture orante de la Parole de Dieu, la célébration quotidienne de l’Eucharistie, la réception fréquente du sacrement de la Confession, la récitation de la Liturgie des Heures, la visite fréquente au Saint-Sacrement, la récitation du rosaire et les autres moyens d’enrichissement spirituel, de rencontre et d’intimité personnelle avec Jésus-Christ. Les exercices spirituels annuels et la formation permanente sont aussi très importants.
En outre, il faut susciter la conscience missionnaire des prêtres. L’Église sait qu’il y a une urgence missionnaire dans le monde entier, pas seulement ad gentes, mais aussi à l’intérieur des propres fidèles de l’Eglise déjà établie depuis des siècles dans les pays du monde chrétien. Il faut promouvoir dans nos diocèses et dans nos paroisses un vrai élan missionnaire. Tous nos pays sont devenus terre de mission, au sens strict. Il faut enflammer chez nos prêtres et nous-mêmes un nouveau feu, une nouvelle passion pour nous dresser et aller à la rencontre des personnes, là où elles vivent et où elles travaillent, pour leur porter de nouveau le kérygme, la première annonce de la personne de Jésus-Christ, mort et ressuscité, et de son Règne, pour les amener à une rencontre personnelle et ensuite communautaire avec le Seigneur. Benoît XVI, notre Pape bien-aimé, en se référant à la situation dans nos pays de tradition chrétienne séculaire, a dit ceci : « Nous devrions réfléchir sérieusement sur la façon avec laquelle aujourd’hui nous pouvons réaliser une vraie évangélisation, pas seulement une nouvelle évangélisation, mais souvent une véritable première évangélisation. [...]. Il n’est pas suffisant de chercher à conserver le troupeau existant » (discours aux évêques allemands, 21 août 2005), mais nous avons besoin d’une vraie mission. Il ne suffit pas d’accueillir les personnes qui viennent chez nous, dans la paroisse ou au presbytère. Il faut d’urgence se lever et partir à la recherche, d’abord de tous ces baptisés qui se sont éloignés de la participation à la vie de nos communautés, ensuite et en même temps de tous ceux qui ne connaissent que peu ou rien de Jésus-Christ. La mission a toujours renouvelé l’Église. Il en va de même pour les prêtres, lorsqu’ils vont en mission. Voici dès lors tout un programme à développer en cette Année sacerdotale.