Je suis d’une famille de croyants, maman a eu deux frères prêtres et une sœur religieuse au diocèse de Saint-Flour.
Au lendemain de leur mariage en 1938, mes parents quittent l’Auvergne, ils déménagent en Tarn-et-Garonne, puis dans le Tarn. J’ai grandi à Saint-Amans Val Thoré, d’abord à l’école publique à un kilomètre, puis en septième à l’école privée de Saint-Amans Soult à 5 km tout l’hiver 1956. Je rentre à Saint-Sulpice à l’automne 1956, la profession de Foi se passe, un premier appel du Seigneur.
En 1958, c’est le déménagement du petit séminaire de Saint Sulpice à Valence d’Albi. En classe de seconde, un deuxième appel. En 1964 je rentre à Albi au premier cycle régional de grand séminaire que nous inaugurons.En 1966 papa achète une ferme pour la quatrième fois, c’est à Guitalens. Le climat est plus doux pour maman. Il nous laisse encore le sens du travail, de l’entreprise et du courage. Nous avons grandi 4 enfants, je suis le troisième.
A Saint Amans (de 1951 à 1966), j’ai vécu avec des protestants, nous avons lié une réelle amitié. Je termine le service militaire de 16 mois au printemps 1968. Je fais alors une retraite à En Calcat : un moine me dit « c’est le moment, tu peux y aller ». J’étais prêt pour l’engagement définitif.
En terminant le second cycle à Toulouse j’ai eu envie de creuser la Bible. Cela me favoriserait les relations œcuméniques d’où une année à l’Institut Catholique de Paris dès ma première année d’ordination. Devant la fragilité, l’ensablement, le clinquant de nos églises, il m’a semblé que seule la Parole de Dieu survivrait et nous donnerai l’espérance.
Cinq années à Brassac, 10 à Mirandol Bourgnounac m’ont donné l’occasion de m’occuper des jeunes à travers les camps, l’ACE , le sport. A 42 ans, je reçois comme une circulaire de l’Aumônerie militaire, du genre « on embauche ». C’est alors 18 années, toujours au service des hommes même quand ils sont en arme et en uniforme. Je suis affecté successivement à 5 garnisons :
-TREVES et STETTEN en Allemagne
-GAP, CASTELNAUDARY et BESANÇON
J’ai accompagné aussi les soldats français dans 5 missions : deux fois au Liban, une fois à Sarajevo, deux fois au Kosovo. La présence d’un prêtre auprès des militaires prend une tournure particulière. Je pouvais approcher tout le monde quel que soit son grade. Au cours des camps, des manœuvres et des missions, ils se confient davantage.
A 60 ans j’éprouvais le besoin de retrouver le diocèse. 4 ans à Graulhet, j’ai demandé une année de recyclage à Toulouse pour comprendre notre monde d’aujourd’hui. J’y ai découvert aussi des perspectives pour l’Eglise (en d’autres visages). A Montredon-Labessonnié depuis 4 ans, j’ai la mission d’unifier le secteur où 3 prêtres ont exercé longtemps sur leurs paroisses jusqu’à leur décès.
La Parole de Dieu me nourrit tous les jours et m’entretient dans l’Espérance. J’aime notre Eglise .