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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 22:50

Le Nouveau Testament nous montre Jésus en « bon pasteur » qui connaît ses brebis, les conduit et les aime jusqu’à donner sa vie pour elles (cf. Jean 10, 11-18). Jésus est aussi présenté comme le « grand prêtre » qui rend à Dieu le sacrifice qui convient (cf. Épître aux Hébreux). Ces deux aspects ne s’opposent pas chez lui : il est établi pour les hommes (Hébreux 5, 1) et toute sa vie montre l’union profonde qui existe entre la dimension pastorale, le service des hommes et sa relation à Dieu. On pourra dire de Jésus qu’il est « l’Apôtre et le Grand Prêtre de notre profession de foi » (Hébreux 3, 1).

 

Ces deux grandes dimensions du ministère de Jésus se trouvent chez les Apôtres qu’il a choisis et appelés à poursuivre sa mission. Saint Marc relève que Jésus « fit les Douze pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer prêcher » (Marc 3, 14). Ils sont les témoins privilégiés de Jésus pendant toute sa vie publique et deviennent les témoins de la résurrection après celle-ci. Jésus les envoie en mission : à cette fin, il leur communique le don de l’Esprit Saint (Luc 24 et Actes 1-2). Lors de son dernier repas, il leur confie un double signe sous forme de testament : l’Eucharistie et le lavement des pieds. Incontestablement, il existe un lien de transmission très fort entre Jésus et ses Apôtres. On pourrait, bien sûr, évoquer d’autres aspects loin d’être secondaires, comme le baptême et la rémission des péchés (Jean 20, 21) qui découlent de la puissance d’amour à l’œuvre dans sa mort et sa résurrection.

 

Le groupe des Douze, tel qu’on le trouve lors de l’élection de Matthias (Actes 1, 21-26), est unique. Il ne sera pas complété après la mise à mort de Jacques (Actes 12).

 

Dans le Nouveau Testament, apparaît une troisième étape : elle présente la situation des hommes que les Apôtres choisissent comme collaborateurs et comme successeurs.

 

Les textes qui en parlent sont les Actes des Apôtres, où Paul établit des « anciens » là où il a fondé les communautés chrétiennes, et plusieurs lettres de saint Paul (en particulier les lettres à Tite et Timothée) où apparaissent les missions des « épiscopes », des « anciens » et des « diacres ». Ces responsables de communautés paraissent avoir une vraie responsabilité et on demande qu’ils aient des qualités humaines, morales et spirituelles réelles (voir par exemple Tite 1, 5-9 ; 1 Tm 5, 17-28).

 

Le Nouveau Testament s’arrête là. Mais l’histoire continue. Ce qui se trouve en germe au temps des Apôtres va continuer à se développer au cours des premiers siècles en restant fidèle aux principes que l’on trouve dans les écrits apostoliques.

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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 00:07

J’écris cette page un dimanche au soir en ayant en chantier pour demain deux sépultures d’octogénaires et la messe d’obsèques d’une adolescente frappée par une mort subite à l’âge de 16 ans. J’ai commencé l’après-midi avec douze couples de fiancés qui préparent leur mariage pour cette année. Avec, devant les yeux, cercueils et robes blanches, un appel souvent répété dans la Bible revient « en boucle » dans la tête : « Soyez saints, car je suis saint, moi, le Seigneur votre Dieu » (Lévitique 19, 2).

 

Depuis le baptême 

 

Dieu, le Saint, vient donc nous associer à sa sainteté. C’est le don reçu en germe lors du baptême. Baptisés, nous sommes « nés de Dieu », comme cela est précisé en particulier par l’Évangile selon saint Jean (cf. Jn 1, 12 ; 3, 5-6). Le Concile Vatican II souligne « qu’à travers les formes diverses de vie et les charges différentes, c’est une seule sainteté » qui devrait se développer (Lumen Gentium n. 41). Dès lors, le mariage peut être pour les fiancés de tout à l’heure une route de sainteté. Le véritable amour est don et fidélité, en plein accord avec ce qui est vécu au sein de la Trinité, à laquelle nous relie notre baptême. Ce sacrement est un don initial, un bourgeon. À 16 ans, comme pour l’adolescente évoquée au début, la vie est en fleur. Une fleur peut être riche de promesses. On s’étonne parfois, jusqu’à en douter, des signes de sainteté qui apparaissent dès 16 ans – voire plus jeune chez des saints comme Thérèse de l’Enfant-Jésus. C’est le signe que la sainteté est d’abord un cadeau de Dieu, plus que le résultat de nos efforts, même s’ils sont accompagnés par l’aide de l’Esprit Saint.

 

Pour tous

 

Nous avons dans l’Évangile un saint qui n’avait pas été baptisé : le bon larron (cf. Luc 23, 43). Ici, il faut élargir notre approche de la sainteté. Pensons à la scène du jugement dernier dans l’Évangile selon saint Matthieu (25, 31-46). Sont appelés auprès de Dieu ceux dont la vie a été jalonnée de gestes d’amour. Ils constituent cette « foule immense que nul ne pouvait compter » (Apocalypse 7, 9), probablement des pécheurs qui ont « lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’agneau » (7, 14). La sainteté de Dieu se fait semence tout au long de nos vies et enfin purification comme le feu. C’est ce que suggère l’Église quand elle nous parle du purgatoire. Ceci est vrai aussi, bien sûr, pour tous, pour les baptisés eux-mêmes, car leur vie n’est pas toujours à la hauteur de leur appel. « Ô Dieu des pécheurs journaliers, des lâches et des quelconques, aie pitié de nous », priait un grand théologien, le père Karl Rahner. Mais Celui qui est source de sainteté, espère aussi que la vigne émondée par le Père portera beaucoup de fruits (cf. Jean 15, 5). Émilie de Villeneuve sera béatifiée à Castres le 5 juillet prochain. Elle nous rappelle qu’avant d’être actifs dans la société, les religieux et les religieuses ont à « acquérir la plénitude de la vie dans le Christ » (Unitatis redintegretio n. 22). Quant aux prêtres, « la sainteté dont le Christ leur fait don et par laquelle ils approchent de l’Homme Parfait, c’est d’être tout entiers donnés au service des hommes » (Décret sur la vie et le ministère des prêtres n. 12). Tous sont appelés à la sainteté, mais avec des richesses propres à leurs vocations diverses.

 

Merci, Seigneur, pour nos années de vie sur la terre, que tu accompagnes pour qu’elles soient années de croissance en sainteté ! Merci pour la plénitude que tu nous donneras quand ton Amour couronnera tes dons dans la lumière de la Résurrection !

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18 octobre 2008 6 18 /10 /octobre /2008 10:28
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1 octobre 2008 3 01 /10 /octobre /2008 20:02
 

Nous trouvons dans la Bible de nombreux récits de vocation. Il suffit de penser à Abraham, à Samuel, aux prophètes ou aux Apôtres. Bien entendu, ces récits n’ont pas pour but de nous rappeler des événements qui seraient à tenir comme définitivement enfermés dans le passé. À travers tous ces personnages, nous avons à percevoir que Dieu ne cesse d’agir et d’appeler.

 

Mais il y a davantage, à condition de vouloir donner à la Parole de Dieu toute sa force. Pour cela, il faut nous disposer à écouter ce que Dieu nous dit. La première étape consiste à demander à l’Esprit de Dieu de nous permettre d’entrer en dialogue avec Dieu, pour que le texte à lire devienne une parole vivante qui concerne personnellement chacun. Ensuite, il y a, comme le dit l’explication de la parabole du semeur (cf. Luc 8, 15), à garder cette parole dans notre cœur et à la vivre dans la fidélité et la persévérance.

 

Dieu appelle par sa Parole, car sa Parole, comparée à un « glaive à double tranchant », vient distinguer en chacun les motivations humaines et celles qui viennent de Dieu lui-même. En voyant le parcours de foi des prophètes ou des Apôtres, les raisons purement humaines s’évanouissent ; le désir de suivre le Christ et d’être avec lui peut grandir et se développer vraiment.

 

Lire et relire l’Écriture Sainte, c’est vouloir revenir à une source toujours nouvelle : elle réconforte, elle rend des forces, elle donne un nouvel élan.

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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 14:13
 

Parler de la beauté en disant qu’elle est une voie qui mène à Dieu, qu’elle possède donc une « fonction », est paradoxal, tant il est vrai qu’elle se caractérise par une absolue gratuité. C’est vrai, elle est dénuée de toute dimension utilitaire. Pourtant, si la beauté – celle de la Création ou celle des œuvres d’art – est foncièrement gratuite, elle n’a pas sa fin en elle-même : elle est subordonnée à la finalité de l’homme. Elle a en effet la capacité de produire en l’homme une transformation, de le rendre plus humain et, partant, de le faire devenir ce à quoi il est appelé à être. Il y a donc lieu d’essayer d’identifier ce que la beauté et, spécifiquement, les diverses disciplines de l’art (architecture, sculpture, peinture, musique, littérature…) peuvent apporter à l’homme pour l’aider à s’accomplir, à accomplir sa vocation.

 

De l’humanisation de l’homme…

 

La beauté artistique possède d’abord ceci de rare de pouvoir favoriser la communion entre les personnes. Il est beaucoup question aujourd’hui de la mondialisation de l’économie. Mais s’il est une réalité qui se mondialise depuis longtemps, c’est bien la production artistique. Musique, littérature, peinture… traversent depuis des siècles les frontières des pays, tout en transcendant leurs cultures souvent fort différentes les unes des autres. C’est bien le signe que le langage de la beauté est universel ! La beauté jette des ponts entre nous. N’est-ce pas ce sentiment qui nous habite lorsque nous nous retrouvons, par exemple, à un concert, dans une sorte de vibration commune : communions entre les auditeurs, entre les musiciens et celui qui les dirige, communion aussi avec le compositeur ? Tisseur de liens entre les hommes, l’art est un facteur de socialisation. Or, l’homme est un être social.

 

La beauté artistique est révélatrice ensuite de sens. Elle le fait à sa manière, différente de celle de la voie de la raison, qui fait appel à l’intelligence. L’art ne se conceptualise pas, il se reçoit, il se ressent. Bien des œuvres littéraires ou cinématographiques, à défaut de répondre aux éternels « pourquoi ? » de l’existence, leur apportent une humanité. Il en est de même de la musique. J’ai en mémoire ces artistes qui, pendant le siège meurtrier de Sarajevo en 1993, avaient décidé de continuer à donner des concerts. Ces artistes et leurs auditeurs qui furent nombreux, voulaient comme affirmer leur refus de se laisser déshumaniser et dire au monde que l’absurdité n’aurait pas le dernier mot. À sa manière, l’art est porteur de sens et chemin d’humanisation. Quant aux ensembles architecturaux urbains particulièrement harmonieux, ils aident à échapper, au cœur des villes et des cités, au dessèchement de l’âme que causent le consumérisme et l’anonymat. La mot célèbre de Fedor Dostoïevski (1821-1881) : « La beauté sauvera le monde » a du vrai ! La beauté rappelle à l’homme qu’il n’est pas un objet, mais un sujet, qu’il est une personne avec sa dignité et une vocation propre.

 

… à l’ouverture de l’homme à Dieu

 

La beauté a partie liée avec ce qu’il y a de meilleur en l’homme. Elle l’aide à se révéler et à s’exprimer. Il y a plus : la beauté artistique a une capacité d’humanisation telle qu’elle ouvre l’homme sur des horizons qui dépassent son être même. Elle lui révèle qu’il existe en lui une dimension qui est plus grande que lui, qui dépasse sa nature. « Ce que nous serons ne paraît pas encore clairement », dit saint Jean (1 Jn 3, 2). Il y a au plus intime de chacun de nous un lieu sacré ouvert au mystère de l’Infini. L’art, par la perception du Beau qu’il nous donne de faire, est apte à nous élever jusqu’à ce lieu sacré au sommet de nous-mêmes, où se rencontrent notre nature et une autre bien plus grande que la nôtre et pourtant unie à la nôtre.

 

Recevant le prix international Paul-VI en 1991, le philosophe Jean Guitton (1901-1999) rappelait les trois voies qui font aller à Dieu : la vérité, le bien (la charité) et le beau. La voie de la vérité, soulignait Guitton, consacre l’intelligence humaine ; l’Église catholique, comme aucune autre religion, faisait-il valoir, a beaucoup misé sur elle pour faire déceler à l’homme le mystère de Dieu et son projet sur lui. La charité, continuait le philosophe, a toujours été considérée par l’Église comme la voie royale qui mène à Dieu, car « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8). Quant au beau, prisé aussi par l’Église, concluait-il, il est la voie sûre capable de causer l’émotion et d’élever l’âme : « La beauté nous donne accès à cette part de nous-mêmes où il y a plus que nous-mêmes. À ces heures-là, nous sommes peut-être prêts à entendre Dieu et à entrer en relation avec lui. » La beauté nous saisit en même temps qu’elle nous fait saisir fugitivement Dieu et, ce faisant, nous dispose à l’écoute intérieure d’un appel venant de lui. Elle nous ouvre à lui, à sa splendeur, et en même temps à la nôtre en lui.

 

Parce que le beau est chemin vocationnel, ces considérations plaident pour une revalorisation de la beauté dans l’éducation chrétienne des jeunes, à travers la catéchèse, la liturgie et la vie des mouvements. Ce sont des domaines où il y a à faire ! Le père dominicain Antonin-Gilbert Sertillanges (1863-1948) ne s’y trompait pas, lui qui invitait ses novices à avoir toujours sous les yeux quelque chose de beau (une icône, une belle œuvre sacrée…) « Fréquenter la beauté, disait-il, ne laisse pas inchangé. » Toute pédagogie a besoin d’un complément de l’ordre de la mystique ou de la mystagogie. « Si le christianisme fait jaillir notre vie en beauté, affirmait le père Maurice Zundel (1897-1975), il n’aura pas besoin d’apologétique… ». La beauté dit Dieu. Dieu peut appeler l’homme aussi par elle.

 

 

Beauté et vocation : le témoignage de Benoît XVI

 

Répondant de façon spontanée à des jeunes sur la place Saint-Pierre le 6 avril dernier, le pape Benoît XVI confiait ceci à propos de sa vocation :

 

« Ma vocation au sacerdoce a grandi presque naturellement en moi et sans grands événements de conversion. Deux choses m’ont particulièrement aidé sur ce chemin : dès l’enfance, aidé par mes parents et par mon curé, j’ai découvert la beauté de la liturgie et je l’ai aimée de plus en plus, car je sentais qu’elle laissait transparaître la beauté divine et que le ciel s’ouvrait devant nous ; le deuxième élément a été la découverte de la beauté de la connaissance, la connaissance de Dieu, les Saintes Écritures, grâce auxquelles il est possible de s’introduire dans cette grande aventure du dialogue avec Dieu qu’est la théologie. Ainsi, cela a été une joie d’entrer dans ce travail millénaire de la théologie, dans cette célébration de la liturgie, dans laquelle Dieu est avec nous et se réjouit avec nous. »

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