Au printemps 2010, en plein cœur des scandales pédophiles qui secouaient l’Irlande et l’Allemagne, une campagne publicitaire a été initiée par le SERVICE NATIONAL DES VOCATIONS, aujourd’hui fusionné avec le service pour l’évangélisation des jeunes. Des encarts publicitaires, parus dans les grands journaux nationaux sont venus bousculer l’opinion publique. Dans ce contexte négatif imprévisible de scandales mettant en cause des prêtres, une campagne audacieuse vient mettre en valeur la mission irremplaçable du prêtre dans la société et dans l’Eglise. Son objectif, pensé et réfléchi de longue date, était de valoriser l’image du prêtre, en touchant tous les milieux : ceux qui connaissent le prêtre, et toute la société, même les milieux les plus éloignés de l’Eglise. Financée par un don, cette campagne de pub a eu un retentissement inespéré dans la presse et sur internet, surtout parce que le message proposé n’utilisait pas un langage convenu, accessible aux gens du sérail, aux seuls cathos, avec un regard croyant, mais parce qu’elle a mis en œuvre un langage adapté au public visé: ainsi l’image proposée dans le quotidien Le Monde n’était pas identique au visuel paru dans Le Figaro. L’encart publicitaire dans Famille Chrétienne n’avait pas grand-chose à voir avec celui publié dans le Journal Du Dimanche.
De la même manière, en parallèle, 100 000 « cartes comm » ont été distribué en quelques jours dans 6000 lieux inattendus : bars et points jeunes ; cinémas… Ces cartes postales, avec une image décalée, destinée aux jeunes a fait grincer quelques dents, jusque dans l’épiscopat. Certains prêtres ont même jeté les cartes à la poubelle, sans chercher à tester l’effet produit auprès de lycéens, interpellés et agréablement surpris de cette question en phase leur mode de communication : « Why not? ». Un message implicite qui a du mal à rejoindre les milieux cathos mais qui fait mouche auprès des jeunes.
Oser communiquer avec les moyens d’aujourd’hui, pour s’adresser aux hommes d’aujourd’hui : tel est le défi que l’Eglise doit relever, sans s’autocensurer, par crainte d’être décalée ou en refusant le regard de l’autre qui ne correspond pas au nôtre. Vaste chantier pour toute l’Eglise !