Nos relations changent. Plus qu’autrefois, prêtres et laïcs se rencontrent, travaillent ensemble et partagent. Ils se connaissent donc plus profondément. Par ailleurs, on le sait le nombre de prêtres diminue tout comme, par exemple, l’assistance aux messes du dimanche. Voici 20 ans (1992) il y avait dans le Tarn 216 prêtres. Aujourd’hui ils sont 122. De plus 33 d’entre eux sont « retirés », à cause d’ordinaire de leur grand âge. Heureusement 13 prêtres d’Afrique et d’Asie sont venus « servir » dans le Tarn. Il s’agit de prêtres jeunes. Certains poursuivent des études à Toulouse. Au terme de leur formation ils rentreront dans leur pays d’origine. Certains de nos prêtres sont venus de la Communauté des Béatitudes ou bien du Néo-catéchuménat. Nous avons au total un corps sacerdotal « métissé ». On n’est plus au temps où souvent on connaissait la famille de son curé et celui-ci pouvait, à l’occasion, converser en occitan avec les anciens. Ces évolutions élargissent notre terroir, tout comme les études, le travail, les voyages brassent aujourd’hui les populations. Un clergé « métissé » correspond à cette transformation de nos sociétés ; ne serait-ce pas un atout pour une nouvelle Evangélisation ?
Et demain ? Ne jouons pas au prophète, même si des ordinations se préparent. Actuellement 5 séminaristes sont en formation à Toulouse pour devenir prêtres dans notre diocèse. Ils sont au séminaire régional de la rue des Teinturiers qui aura, à partir de septembre, un nouveau supérieur, le Père Vincent Siret qui nous arrive d’Ars. Puisse Saint Jean Marie Vianney le guider et le soutenir dans sa responsabilité. Mais l’avenir se construit pas à pas avec les prêtres actuels. Le mardi saint, avant la messe chrismale, notre archevêque nous a réunis pour rappeler les grandes insistances du concile sur la vie et le ministère des prêtres. Cela suppose une attention à tout ce qui fait leur quotidien. D’où une proposition faite à chaque prêtre : évaluer aussi bien sa vie matérielle (logement, nourriture, détente, etc…) que sa culture religieuse et les relais possibles dans sa vie spirituelle. Il s’agit d’aider les prêtres d’aujourd’hui et de demain à être de vrais disciples, des pasteurs et des missionnaires. Ce sont les insistances du concile. Elles vont de pair avec appel à la sainteté. Un évêque disait à la fin du synode sur la nouvelles évangélisation : « J’ai compris au moins une chose, je dois être un saint ». Ce n’est jamais facile, et c’est encore plus difficile si la communauté chrétienne locale n’y aide pas. Au moment, ce 21 avril, où l’Eglise prie pour les vocations, je me permets trois suggestions à ceux de nos lecteurs qu’intéresse l’avenir de notre Eglise et donc de nos prêtres.
* - Pouvez-vous au fil des conversations en famille ou dans tel ou tel groupe, dire quelle est, à votre avis, la plus grande qualité de votre curé ? (Tout le monde connaît déjà ses limites et ses défauts…)
* - Pour le fête ou l’anniversaire de votre curé, avec quelques ami(e)s, demandez à votre curé de célébrer une messe pour lui-même et allez y participer.
* - Ne dénoncez pas à l’archevêché telle ou telle de ses initiatives que vous contestez. Mais allez le rencontrer à plusieurs. Parlez clairement, fortement, respectueusement.
Grâce à vous, peut-être votre curé grandira-t-il en sainteté et vous-même vous prendrez la même route.